My Hero Academia, plus que des gentils vs méchants ?Blog Manga

L'auteur Kohei Hirokoshi, nous plonge dans un univers de super héros qui doivent sauver le monde des gros méchants vilains, mais ne veut-il pas en réalité faire passer un autre message ?

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Nous suivrons les aventures d'un jeune sans pouvoirs qui rêve de devenir un super héros. Son modèle est Allmight qui est le justicier numéro 1. Subissant le harcèlement de certains de ses camarades du fait qu'il n'a aucune faculté, le jeune Midoriya souffre de la situation. Un jour, un super vilain attaque la ville mais aucun héros n'est en vue. Son "ami" harceleur se retrouve dans une situation compliquée. Malgré son absence de capacités, il vole à son secours sans réfléchir n'écoutant que son courage, même si cela ne servira à rien ou presque … Car Allmight leur vient en aide et a remarqué la bravoure de l'enfant. De là, Allmight lui révèle un secret qui bouleversera la vie du jeune homme, pouvant enfin rêver de devenir la personne qu'il a toujours souhaité être.

L'apparence avant la Justice ?

Et si, pour un super héros, la mission principale était plutôt ce qu'il représente pour la société plutôt que de sauver réellement d'innocentes personnes ? C'est une des problématiques de société qui est mise en avant dans l'œuvre, avec certains héros qui priorisent leurs images à de réels actes. Certains préfèrent ne pas intervenir sur des petits délits pour passer à la télé et monter dans un classement des héros. Si leurs images importent plus que la sécurité publique, valent-ils réellement mieux que des "vilains" ? Ne sont-ils pas une des raisons de l'existence de ces derniers ? Le mangaka fait plusieurs références à la société actuelle, où les apparences prévalent sur une réalité moins belle, mais qui attise la jalousie de certains. Faisant se sentir misérable les sans-pouvoirs ou ceux qui ont moins d'avantages physiques malgré leurs capacités, elle les plonge ainsi dans un certain mal-être . My Hero Academia dépeint une société perdue dans les illusions et qui ne fait plus la part du bien et du mal, ne voyant plus les nuances entre les deux.

Un des exemples qui matérialise le mieux cela pour moi sera celui de Stain, le tueurs de héros, qui voue une admiration sans faille à Allmight. Il rentra dans un lycée pour devenir un super héros mais sera révolté par le système éducatif perverti par l'argent et la célébrité, ne leur apprenant pas à devenir des héros mais plutôt des stars. Ce personnage, qui à la base voulait devenir un justicier et sauver le monde, se donnera donc pour mission de tuer les "faux héros" obsédés par l'appât du gain, pour faire éclater la vérité aux yeux de la population.

La lumière VS l'obscurité ?

La société met en lumière la puissance, l'héroïsme et le charisme des héros qui sont là pour la protéger des méchants. L'œuvre va cependant développer pourquoi certains deviennent malveillants et comment la société les pousse à devenir des vilains.

Dans l'univers décrit dans l'œuvre, les sans-pouvoirs n'ont que peu d'importance, car faibles et sans valeur. Ils sont considéréss comme des moins que rien et ne sont là que pour aduler nos incroyables héros.

Les pouvoirs peuvent être quant à eux déterminant sur le chemin qui sera pris. Si un pouvoir est mortel ou a un aspect malfaisant, tu sera forcément un vilain au yeux de la communauté. Mais le comportement des héros envers les autres poussent certains à partir du côté obscur, car ils les jugent injustes. Pouvons nous avec ces éléments entre les mains, réellement déterminer qui sont les vrais monstres de cette histoire ?

Le meilleur exemple que je pourrais donner est celui de Endeavor, l'éternel numéro 2, qui a tout fait pour prendre la place de leader. Il ira jusqu'à faire un mariage arrangé pour faire des enfants plus puissants que lui, ayant le potentiel de réunir à la fois glace et feu, pour prendre la place tant convoitée. Malheureusement, cela le rendra fou car étant trop exigeant : il va pousser sa femme à une fragilité mentale ce qui la fera tenter de tuer un de leurs enfants. Endeavor poussera même tellement son fils, que celui-ci finira par s'immoler n'arrivant pas à maitriser ses flammes, tout cela dans l'espoir de satisfaire son père. Vous l'aurez compris, même là où la lumière est, l'ombre y sera aussi. Tout n'est pas noir ou blanc, il y a parfois des nuances de gris, le tout étant de le comprendre et l'accepter.

L'injustice, dans un monde de Justice

L'injustice et l'intolérance font également parti de l'univers que l'on nous propose au travers de l'œuvre, avec certaines personnes qui auraient pu être sauvées mais qui ne l'ont pas été à cause de leurs pouvoirs ou même leurs apparences.

L'exemple de Tomura Shigaraki est le plus criant : avec un enfant complètement maltraité par son père, il est le petit fils du mentor de Allmight et au moment où ses pouvoirs destructeurs apparaissent sa famille le fuit. Il tuera sans le vouloir l'intégralité de cette dernière par accident. Sombrant dans la folie, il va chercher de l'aide qu'on lui refusera car son apparence fait peur à la population. Le seul qui lui tendra la main sera au final un vilain, qui profitera de son déséquilibre mental pour le modeler comme il le souhaite. Shigaraki n'étant pourtant pas à la base une mauvaise personne, il sera donc catégorisé "méchant" à cause d'un pouvoir différent, qu'il ne sait pas maîtriser et le seul salut qui lui fut offert sera de faire le mal. Tout le monde porte un rêve en lui et la discrimination qui est décrite dans My Hero Academia envers les personnes différentes est assez folle : les vilains sont au final créés par la société à cause des préjugés, qui créent une sensation d'abandon et de désespoir chez les personnes ciblées. Nous pouvons presque parler de lynchage par rapport à certaines scènes proposées dans l'œuvre.

Conclusion

L'auteur, au travers de son œuvre, dépeint une société que l'on peut dire "cassé", mais qui n'est pas perdue. Il montre que les héros peuvent avoir leurs faiblesses et leur part d'ombre, tout comme les méchants peuvent avoir une part de lumière. Tendre la main a parfois un effet plus fort que tendre les poings. J'apprécie énormément la noirceur qui s'installe au fil de l'œuvre et l'on peut même remarquer au cours de l'animé que les couleurs éclatantes du début finissent par laisser place à un voile d'obscurité et d'incertitude. My Hero Academia, vous l'aurez compris, essaye de passer un message de tolérance et n'est pas juste un récit mettant en avant l'héroïsme. La société attend beaucoup des célébrités et ont tendance à les idéaliser jusqu'au jour où ces dernières chutent. Elle peut aussi influencer les agissements des personnes, au travers des mentalités et de ce qu'elle les encourage à faire. Sommes-nous capable d'améliorer cette société basée sur les apparences et faire confiance en la force de chacun pour bâtir quelque chose de plus beau, tirant vers l'entraide et la confiance ? Voilà ce que cette œuvre me fait ressentir et le message que l'auteur veut transmettre à mes yeux.

Je vous recommande le manga et l'anime que vous pouvez retrouver en intégralité sur Crunchyroll.

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